Le feu comme élément, les bâtons dans le tarot: exploration

Des extraits de mon journal.


Février 2025. Ecriture libre inspirée par un rêve et par les célébrations à venir des Krakelingen et Tonnekensbrand qui marquent la fin de l’hiver et l’appel du printemps.

Danser dans la nuit. Fertiliser la terre. Danser avec les nuages. Voler vers eux. Retomber. Ensemencer la terre. Craquelins qui font le tour du monde et le tour de la vie. Gourmandise de l’infini, ode aux cycles. Tournoient dans le ciel bleu. S’allument dans le ciel gris. La vie s’annonce fructueuse. Les désastres s’annoncent fracassants. Retombent sur le sol. Divination sur jet de craquelins. Offrandes à la rivière pour apaiser les prophéties. La mare est noire, la mare est sang. Elle absorbe le vin. La saison s’annonce catastrophique. Les récoltes mitigées. Mais la vie continue. Les craquelins dansent dans les airs. Les masques pour éloigner le mauvais œil. Les mascarades pour déjouer le mauvais sort. Et le feu de protection pour rallier les forces. S’unir pour ne pas périr. S’unir quand les promesses pourrissent. S’unir pour faire face.

S’unir pour ne pas périr.
S’unir pour périr dignement.
La mare rougeoie du sang de nos ancêtres.
D’ici nous venons. Disette nous connaissons.
On regarde flamber le feu.
On se rappelle notre puissance
la décadence aussi
la torture et les souffrances

On rend hommage au feu.
A sa puissance.
Et on se rappelle de notre place.

Notre place humaine n’est pas de dominer
Aux dieux je demande un peu de paix
A la montagne, un peu de courage
Au feu, la capacité de tenir sans m’effondrer
Je pleure avec eux. Je leur offre mes larmes.
Je chante leurs louanges.
S’unir pour ne pas périr.


Ici, la douceur
Et ici, l'enjeu de tout ce qui brûle dans le feu

Les offrandes à l'hiver, à ce que l'on laisse derrière soi
De la gratitude et puis les laisser flamber
Walmke, walmke brand. Signifier aux environs que nous changeons, que nous nous engageons dans une nouvelle voie. Les inviter à se transformer eux aussi. Appeler de nos vœux collectifs des jours meilleurs. Appeler de nos vœux collectifs le succès.
Ça me déchire le cœur.
Il n'y aura pas de jours meilleurs pour nous. Alors agissons comme les ancêtres que nous sommes; nous incarnons aujourd'hui les jours meilleurs que nous souhaitons à notre kinship de demain, notre descendance sous toutes ses formes, pas seulement humaine. Au sommet de la colline, nous sommes le feu qui éclaire à travers le temps. La perspective de demains plus harmonieux. La force pour nos ancêtres brûlées en exemple (1). Il faut que nous soyons le feu.
Il faut que nous soyons le feu.

Après cette écriture libre, je me demande…
Pourquoi soudain l’importance du feu?
Pourquoi l’incarner?
Pourquoi le transmettre?
Est-ce une valeur?

Et je pense…

aux torches d’Hécate. Elles nous montrent la ou les voies quand la confusion règne. Quand la terreur domine la nuit, elle est tourmentée par les apparitions dont les zombies se saississent. Les torches nous aident à réclamer (reclaim) la nuit. Elles nous aident à habiter la nuit. Elles nous apaisent lorsqu’on n’entrevoit aucune issue. Tout comme aux côtés de Perséphone remontant des Profondeurs, elles nous accompagnent quand nous nous engageons. Quand, à l’automne, nous retournons infiltrer les domaines mortifères, elles nous donnent le courage.

Pourquoi le feu?

Parce que l’activisme. Le courage. La force de ne pas avoir peur de mourir, de sacrifier, de se sacrifier, de se radicaliser, de disséminer, de se tenir maladroite sur les barricades, de s’échapper, de résister.

La force de se vider, de s’effondrer, de tout donner pour ce en quoi l’on croit. La force de persévérer. Ne jamais se résigner.

La force d’être les descendantes des sorcières qu’on a brûlées.
Et de ne pas craindre le bûcher.
La force de répliquer: vous aller voir comment *insérer une facette* sait mourir. (2)


Le feu, c’est la passion. Ce qui ne se résigne pas. Ce qui est prêt à tout perdre, à tout donner. Sans demi-mesure.

C’est la passion. Et la foi.
l’énergie, la persévérance.

C’est le signal sur la colline
C’est l’âme du foyer
C’est l’âme du monde, l’anima mundi, l’irrésistible force qui nous unit et qui nous détruit. Qui donne la vie. Et qui la reprend.

C’est le courage et c’est la témérité.

Ce sont nos entrailles. Nos tripes. Nos convictions. La rébellion.

C’est notre insoumission.
Effrontément frondeux·ses
Et par-dessus tout, c’est le courage dont nous manquons parfois.
C’est la radicalité inévitable pour combattre les extrêmes-droites
pour faire face à la haine
et à la déshumanisation

C’est la passion et l’engagement contre l’indifférence


Ici, au sommet de la Vieille Montagne, qu’est-ce que le feu du Tonnekensbrand? Quel est son sens en 2025? Qui est le feu?

Elle brûle, solaire, pour dissiper les brumes de l’hiver. Elle s’élève. Elle se réveille, la colline.

*reprendre son souffle*

et comme nous dansons
et comme nous nous éteignons
les cultes oubliés s'animent dans nos cœurs
et les Esprit du Lieu s'incarnent
comme nous dansons
et comme nous chantons

Mai 2025. Ecriture libre inspirée par le cours Wild Imagination. Exploring creative ecology.

Le Feu: la passion, le mysticisme, le travail énergétique ou sorcier, le cœur ouvert, ardent, engagé, vibrant. A la base, je le considère comme l’élément le plus flippant. Entre le concept de la rose mystique et l’énergie solaire de lieux que j’affectionne, je m’en rapproche, j’essaie de me trouver à l’aise avec cet éléments et d’allumer mon feu intérieur (d’autant que les signes de feu sont dans mes maisons 4, 8 et 12 dans mon thème natal). En fonction des transits astrologiques, le feu me soutient. Depuis le feux de tonneau pour célébrer la fin de l’hiver au sommet de la colline, je sens sa force.

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Le niveau local (inspirée par les Valets)

Extrait de mon journal. Juin 2024. 

Je suis épuisée. Tout me coûte. Tant d’efforts. Est-ce à cause du SED que je suis redevenue étudiante / valet / page? Pas que ce soit une mauvaise chose… Avant, quand j’étais coordinatrice d’une association et militante dans des collectifs, ou du moins pendant quelques années tandis que je portais ces casquettes, j’étais une experte sur certaines questions, capable d’informer, d’expliquer, de sensibiliser. Maintenant, je bidouille avec tous les sujets qui m’intéressent. Je ne me sens pas novatrice. Juste bordélique. Je crois que c’est ok. Je ne crois pas être destinée à être une pionnière, quelqu’une qui articule, une personne qui comprend plein de choses. Les brouillards cérébraux m’ont apporté l’humilité. Les idées partent aussi vite qu’elles sont arrivées et je n’en fais pas grand-chose.

Tout n’est pas fini pour autant. Qui sait? Peut-être que je commence mes “initiations” à zéro dans plein de domaines et que je finirai par être une visionnaire. Par être claire. Par… (je suis interrompue)


J’ai changé d’échelle. J’arrive à un niveau que je ne connaissais pas et auquel je suis bien moins importante. Le niveau du territoire. 

Je me remémore ces discussions d’il y a 10 ans. Sur les micropolitiques, tout ce bazar. Et les groupes de parole. On était dénigré.es par celleux qui jugeaient nos activités de proximité et de rassemblement pas assez révolutionnaires. Pourtant, nos activités dans nos petits collectifs ont généré de la transformation radicale à leur niveau. Je n’ai jamais été à l’aise avec les échelles trop larges, trop englobantes, trop généralisantes et surtout étouffantes. 

Se focaliser sur le local comme niveau d’action, de changement, de connexion, ça bouscule profondément ta perspective. Tu ne peux pas rester dans la théorie. Ni dans le défaitisme. Tu dois impérativement appliquer. Et t’appliquer. Dans une économie de l’attention (whatever that means), c’est un changement d’échelle et de rythme radical. Tu ne te fermes pas parce que tu n’es pas constamment en train de scroller et de réagir. 

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Ancêtre. Rétrécir / prendre de l’ampleur.

En période prémenstruelle et de lune sombre, je partage des notes prises dans mon carnet en mai.

La fatigue prémenstruelle s’installe. Je ralentis. 
Je me blottis en moi-même. Je n’ai pas attrapé les rêves au réveil. 

Je rétrécis pendant la période prémenstruelle. 
Plus vulnérable, je rétrécis mon environnement. Je me réduis afin de ne pas m’échapper. Ne pas m’écorcher. Ne pas m’emporter. 
Je me retiens. Tout est dans l’équilibre, dans le dosage.
Mais comment doser lorsque tu te dissous?
Il faut retrouver un peu de grâce. Revenir à l’essentiel. A l’échelle de ce qui est petit.

Je me rétracte sans me retrouver seule dans ce monde miniature. 
Je considère les distances que les ancêtres pouvaient parcourir à pied. Je suis à 15 km de la ferme à W. A 17 km du village O. 
Je sais… ne pas savoir… tempérer pour mieux me recentrer. 
J’essaie d’être au plus juste. 
C’est une question de justesse. 

Je cherche à me retrouver. Je ne fais que me diluer. Donne-moi un nom. Donne-moi un visage. Je suis dérangée. En dérangement. Évacuée. Donne-moi des idéaux. J’ai rêvé de cette contrée il y a 10 vies. Elle m’a accouchée aujourd’hui. Je me liquéfie. Rattrape-moi sur le rivage de la Dendre…
C’est la nuit. Les moyens-ducs dans le saule pleureur. Le sol pleure. Retiens-moi. Que je ne m’efface pas avec mes chagrins. 

Il y a des jours où tout est trop. Et je n’ai toujours pas récupéré mon visage. Je pratique l’écriture automatique car c’est là que l’on perd ma trace pour retrouver mes traces. En suivant mes empreintes, on me recompose. Je ne suis jamais seule. Je suis toujours multiple. On ne sait jamais qui est le je, qui est le tout, mais on sait que tout cela cache un nous. 
On se dérobe aux compréhensions. On s’exalte dans le désordre.
On est les empreintes, celleux qui les suivent, celleux qui les ont laissées, les vents et les pluies qui les emporteront, les océans qui les avaleront. 

De ces vies qui s’écoulent encore, dans les ruisseaux alimentés par les sources, dans les caniveaux nourris par les urines, dans mes veines,
De ces vies qui s’écoulent encore, 
Je préserve les sons
Je préserve les sens
Mon adn s’éteindra avec moi. Mais rien de tout ça n’est stérile. Je serai l’ancêtre bienveillante. Queer. Je ne serai dans le sol que tu fouleras. Peut-être la fourmi. Peut-être le rosier. 
Je serai et tu sauras me retrouver.
Comme nous le faisons depuis des siècles, depuis des millénaires
Comme nous nous aimons
Comme nous nous ensablons
Comme nous nous érodons
Et nous nous rassemblons pour former des abris
Des lieux refuges
Du répit et de la bienveillance
De la force et de la persévérance

Nous sommes les ancêtres révolutionnaires
Par choix pour par nécessité
Les ancêtres libérées
Les porteuses de Libération
Les semeuses d’espoir
Les récolteuses d’insoumission
Nous sommes les rêveuses et les porteuses
Inarrêtables, persévérantes, 
et toujours, toujours, 
bienveillantes!

La Lune, les corps indisciplinés (lunar unruly bodies)

Quels sont les corps dignes d’empathie?

Qui mérite l’outrage collectif?

A qui s’identifie-t-on et qui est relégué à sa monstruosité, confondue à sa marginalité?

Qui est le miroir? Qui est le repoussoir?

Qui pleure (avec) les corps minorisés?

Comment fait-on collectif quand on représente ce qui rebute, la frontière de l’innommable?

On hurle à l’appel d’une meute masquée par le mythe des loups solitaires.

Il y a tellement de tarots (pas ceux que je mets en avant avec leurs représentations complexes) qui illustrent La Lune avec une personne grosse. Elle doit alors symboliser ce qui est sauvage, incivilisé, indiscipliné, ne répondant pas aux attentes sociales,…

Symboliser parce que la grosseur dans le tarot doit se justifier par une métaphore. Le corps gros avec les autres corps minorisés ne sont pas neutre dans le langage visuel, contrairement aux corps « normés« .

Quand elle apparaît dans le tarot, la grosseur est la volupté ou l’abondance ou la gourmandise excessive ou l’accumulation ou la sauvagerie ou la nature.

Elle n’est pas le corps par défaut. Le corps se suffisant à lui-même. Le corps n’indiquant rien de spécial. La grosseur n’est jamais neutre. Elle doit trahir quelque chose. Elle doit parler. On ne dessine pas des corps gros simplement parce qu’ils constituent au minimum un cinquième des corps dans nos contrées. On les dessine pour illustrer un message.

Quelques pensées partagées en stories mises au propre.

Qu’est-ce que le tarot? Quelle est ma relation au tarot?

Le tarot me transperce le cœur. Cet outil m’est indispensable. Il m’aide à être pleinement présente. Avec lui, je déjoue mes pièges. Je cherche à ajuster. Avec lui, je suis dans le néant. Je me pose aux croisements quand rien n’est clair. J’emprunte des chemins quand la brume se dissipe. Je me transforme. Avec lui, je vois par-delà la poudre aux yeux. Je ne m’arrête pas aux apparences. Je suspends la rationalité cartésienne, une idéologie au service des systèmes capitalistes, racistes et sexistes. J’épouse une logique enracinée, encorporée, connectée, qui me paraît ancestrale. Je me raconte peut-être des histoires… Je raconte indubitablement des histoires avec le tarot, en réalité. C’est un compagnon conteur.

Du doute, des liens

Avec lui, je refuse d’avoir réponse à tout. Je renonce aux explications indémontables. J’observe les transformations. Je renonce à posséder et à hiérarchiser. Je m’ouvre aux conversations. Mon regard sur le monde change. Le champ de ma perception s’élargit. Les détails deviennent d’incontournables pièces au puzzle. Plus rien n’est insignifiant. Les signes foisonnent. Mes récits se reconfigurent. La vision d’ensemble porte plus loin. Elle englobe davantage. Les compréhensions se multiplient. 

En compagnie du tarot, les ponts se créent. Ils se déplacent et modifient les destinations en chemin à la façon des escaliers de Poudlard. Ils se co-construisent. Les ponts se créent. Je me dévoile à moi-même, autant que les facettes d’un monde que je croyais jusque-là désenchanté. Les aller-retour entre mon être et le monde sont féconds. Ils nourrissent un courant. Le tarot se ressent au confluent de sources inépuisables. Est-ce mon intuition? Est-ce un message divin ou ancestral? Est-ce le lieu qui parle? Des sources inextricables les unes des autres. En grande partie insondables. 

Langage et clivages. Tarologie vs taromancie?

Le tarot m’apporte des images et un langage auxquels je contribue en retour. En écrivant. En créant. En partageant. A chaque lecture – pour moi, pour d’autres ou plus-qu’humaines. Le tarot existe et grandit parce que nous le remplissons. Nous le nourrissons autant qu’il nous nourrit. Nous étendons l’éventail de ses significations. Nous substituons nos expériences à celles qui nous excluent du discours du et sur le tarot.

Le tarot est un langage. Ses interprétations sont infinies. Ce n’est pas une science. Le logos l’épuiserait si je m’y arrêtais. La tarologie, l’étude et l’analyse du tarot, ne forme donc qu’un aspect, en dialogue constant avec la taromancie. Dans ce domaine, les mots ne suffisent pas, à part peut-être quand ils s’agencent sous forme poétique.

La divination par le tarot est incernable. Rigueur et méthodologie la soutiennent. Ce sont des fondations qui se passent de murs. Elles ne peuvent enfermer la pratique. Il faut laisser de la place pour l’enchantement aussi mystérieux qu’il paraisse. En tant qu’humaine, je suis en effet dépourvue d’un langage complexe pour dire les courants du tarot. Il nous faut des mythes pour tenter d’expliquer la complexité de l’ “Invisible” (encore un mot réducteur). Ceulles qui s’essaient à le rationaliser échouent, imbu.e.s de leur humanité. Je vous raconte ma relation au tarot en un mélange de mythes, de poésie et d’images. Imparfaitement retranscrite, elle participe aux flux de transmission autour et avec le tarot.. 

Avec des figures comme La Grande Prêtresse, le tarot m’enseigne aussi la vacuité des dichotomies comme systèmes explicatifs. Aucun mur ne s’érige non plus entre la tarologie et la taromancie.

A nouveau, reformuler, tenter d’approcher, tournoyer, mélanger.

Le tarot est un art

Je ne peux que convenir qu’un jeu de tarot est un outil. Je ne peux pas m’en contenter cependant car c’est une définition ad minima. Elle ne heurtera personne. Inclusive, elle invite les récalcitrant.e.s. Mais il faut dépasser le constat. Il faut tester l’instrument. Il faut répondre à son appel. Ou bien initier la relation. 

De là, le tarot est avant tout un art et, par extension, un portail. Sa pratique est mouvante. Multiple. En expansion. Dans le même mouvement qui nous ramène au présent, en ce lieu, à nos corporalité, il se déploie. Il ramène. Il essaime. Il rassemble. Il emmène.

En tant qu’art, il s’appuie sur l’expérience, sur des dosages et sur des réajustements. Il se développe à mesure que nous co-créons. Rien ne peut le contenir (même s’il peut jouer le rôle de récipient et contenir ce que nous lui confions).

La curiosité meut l’artiste. La créativité constitue un de ses meilleurs atouts. Le tarot est un imaginaire. Une praxis. Une fabrication. C’est la magie telle qu’elle se vit. Le tarot ne m’intéresse pas sans sa magie. Sans son pouvoir d’ouvrir et celui de contenir, il n’est rien pour moi. S’il n’est pas un portail, pourquoi existerait-il?

Ici, en vidéos et ailleurs, je veux vous transmettre la magie dont je fais l’expérience grâce au tarot. Je n’ai cependant pas l’intention de rebuter les personnes qui ne partagent pas cette conception. J’incorpore les paillettes magiques et les murmures des “autres mondes”. Je saupoudre les merveilles que le portail m’offre de ressentir. Il n’est pas nécessaire d’y goûter ni d’y adhérer. Vous pouvez rester sur le seuil et observer. Je n’impose aucune vision du tarot. Mon objectif serait plutôt de vous inspirer pour développer la vôtre en relationnant avec les cartes.

Mon tarot, votre tarot, notre tarot

Puisque rien n’est figé, je vous invite à prendre note de votre vision du tarot aujourd’hui. Si vous êtes coutumier.e de cet exercice, pourquoi ne pas plonger dans vos archives? Et, surtout, n’oubliez pas d’y revenir. Quel ravissement de prendre la mesure du chemin parcouru avec le tarot ! Quand je relis mes notes de 7 ans déjà, je réalise que l’art du tarot m’a changée. Je fais le vœu que cela continue. Pour moi, comme pour vous.

Il n’y aucune recette. Aucune ligne d’arrivée. Il y a de la transformation. Assurément. De la co-création. En ce compris avec le tarot. Comme nous, il est en perpétuel évolution. Témoin et parfois reflet de son temps, des normes, des pouvoirs en place. Témoin et parfois reflet des existences marginalisées. J’écris avec lui depuis mes marges. J’écris pour vous et pour votre anormalité. J’écris parce que le tarot est votre outil, votre art, votre portail.

J’écris pour que vous vous l’appropriez.

Le Tarot Souverain.es

Puisque la campagne de financement de ce superbe tarot écoféministe et non-binaire se clôture ce 3 décembre, je me dois de partager l’information sur le blog.

J’en ai déjà parlé ailleurs donc… à la place d’un article, voici une compilation de ces partages:

Emmanuel.le Fontaine, la créateur.rice est venu.e en babeler ici:

J’en ai aussi fait une recension:

Mon interprétation du 9 d’eau:

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L’errance hivernale

Un texte écrit/canalisé l’année passée m’est venu à l’esprit en commençant à rédiger ma première newsletter.

Son partage (brut, comme il est sorti en écriture automatique) est aussi un prétexte pour t’inviter à rejoindre mes courriers, ça se passe par ici.

Chandeleur… Avec Cérès/Déméter

2 février 2021

Le chant des anciennes me parvient.
Maigre consolation 

Je murmure ton nom comme on enchaîne les soupirs.
A peine intelligibles.
J’ai oublié ton nom, mais pas de te chercher.

L’absence est gravée dans ma mémoire
Dans mes articulations
Elle est mon devoir

Chercher, chercher et chercher encore

Le chant des anciennes, je l’identifie
Je n’ai plus de contact
Je n’ai pas de véhicule pour la traversée
Mais je les entends
Je sais qu’elles sont là

Ainsi, je poursuis

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Au croisement. L’instant avant 2022.

Je me glisse dans la fente entre les âges, terreuse et cuivrée. Je traîne mes doigts le long de ses parois lubrifiées comme des lèvres humides. Elle me laisse me faufiler.

Tout frissonne de désir
d’anticipation
de craintes.

L’air devient tranchant, la respiration difficile. Retenir mon souffle. Freiner l’avancée. 

Sur le seuil, il faut s’exécuter. Des offrandes font office de sacrifice. Ici, donner ce qui m’était cher. Sur le seuil, je dois abandonner ce qui entraverait mon voyage.
L’offrir au passage. 

Je suspends les médailles dont je pourrais m’enorgueillir. Je contemple ces victoires dont je me détache. Leurs reflets éclairent mon regard.
Miroirs des possibilités. 
Je conserve la fierté, non l’orgueil. 
La force des étapes, le refus des destinations. 

Je m’accroupis pour creuser le sol. L’humus sert d’écrin pour mes brouillons. Je me recueille auprès de ce cercueil. Ci-gisent les pages des projets inachevés, toutes les idées qui ont eu le mérite de l’inspiration sans les serments de longévité.
Rien ne se perd. Le tintinnabulement des mobiles fraîchement accrochés réveille déjà d’autres envies créatives, d’autres pistes, d’autres chapitres. 

Je manipule la matière. Je malaxe mes regrets. Je recouvre les déceptions.
Il y en aura d’autres.

Il faut que je me déleste.

Sereine survivante, je poursuis la traversée.
L’interstice entre les années, le temple de la non-linéarité, se pare de scintillements. Le bruit des vagues me régale. 

Il me reste à passer le feu purificateur. 
Il me reste à conter mes vœux aux flots prometteurs.
J’emplis mes poumons d’air frais. 
Mes pieds peuvent se reposer sur le sol ferme. 

Un instant. 

Suivre les feux d’artifice. 
Me laisser guider par les clapotis
L’initiation liminale continue.

Hekate, La Justice

On the threshold. Sur le seuil.

She guides.
But *you* hold the swords.
What are the prophecies?
What are your decisions?
She bestows the keys.
You enchant them.

L’intégrité est le curseur de ta balance
Pèse tes choix
Exalte tes vœux
Traverse les Mystères
Exauce tes voies
Transmets les torches
L’orage à la porte
Le seuil de dérobe

La Justice a une vision à 360°

Hekate’s wheel whirls
Inspiring a 360° vision
The owls never hesitate
They race in the threshold
Between day and night
Night and day

Directions

2 de disques. Visions d’orage. Célébrations des Moissons

Août 2021


Sur la pointe des pieds entre les mondes
Les chevilles embourbées dans des perspectives eschatologiques
Sur le fil des contradictions, pas d’évasion
Pas de récits, pas d’écrins pour les utopies
Décharnées
Ce corps ce monde ce corps ce monde
Réintégrer, ré-encorporer, réclaimer, réapproprier
Ces ruines
Les sucs gastriques se chargent des fruits précocement tombés L’acidité engouffre la disette la déconfiture la féconditure les offrandes écarlates Gaz succulents s’échappant d’usines désaffectées Alertes par SMS Disette Notifications rassasiées L’écorce saigne Les cosses sont vides Les coquilles les îles les îles S’étiolent S’étiolent Croupissent

Quelles déesses de la fertilité appeler? T’as raté un chapitre. Hier encore…
Un désastre. Quelles déesses de la fertilité appeler ?
Les épis pourrissent Hekate ratisse Les carnassières rappliquent
Utopies décharnées Les espoirs rapetissent
Comme neige carbonique au pistolet

Y a pas de morale à la valse du 2 de disques, c’est rien d’autre qu’une histoire d’équilibre
Pas de morale
Des coquilles en guise d’épaves, de navires, d’épaves
Ainsi va la valse du deux de disques
Récit d’équilibre La pratique pour mission
La matière la terre le corps

Une bien belle (dé)composition
L’art de flétrir Le défi de périr
Sans la dignité que le capitalisme a annihilé
L’art de flétrir Le défi
Être où ça s’écroule dans le ciment dans la cime des cèdres centenaires incendiés dans les civières
Ontologie de l’indicible Fanfares des entre-mondes dont les grondements fragmentent le ciel

On dit que la Grande Peste se caractérise par la disparition des traces écrites

Que crient les corps ? Qu’écrit l’Agonie ?

Il n’y a pas de morale, pas de positivité dégoulinante ni de défaitisme dépolitisé, juste la pratique de l’équilibre avec le 2 de disques (et peut-être des hernies discales, des lignes de faille, des fractures d’où hurlent l’Autre Monde)

voir aussi. Hymne homérique à Déméter