Le feu comme élément, les bâtons dans le tarot: exploration

Des extraits de mon journal.


Février 2025. Ecriture libre inspirée par un rêve et par les célébrations à venir des Krakelingen et Tonnekensbrand qui marquent la fin de l’hiver et l’appel du printemps.

Danser dans la nuit. Fertiliser la terre. Danser avec les nuages. Voler vers eux. Retomber. Ensemencer la terre. Craquelins qui font le tour du monde et le tour de la vie. Gourmandise de l’infini, ode aux cycles. Tournoient dans le ciel bleu. S’allument dans le ciel gris. La vie s’annonce fructueuse. Les désastres s’annoncent fracassants. Retombent sur le sol. Divination sur jet de craquelins. Offrandes à la rivière pour apaiser les prophéties. La mare est noire, la mare est sang. Elle absorbe le vin. La saison s’annonce catastrophique. Les récoltes mitigées. Mais la vie continue. Les craquelins dansent dans les airs. Les masques pour éloigner le mauvais œil. Les mascarades pour déjouer le mauvais sort. Et le feu de protection pour rallier les forces. S’unir pour ne pas périr. S’unir quand les promesses pourrissent. S’unir pour faire face.

S’unir pour ne pas périr.
S’unir pour périr dignement.
La mare rougeoie du sang de nos ancêtres.
D’ici nous venons. Disette nous connaissons.
On regarde flamber le feu.
On se rappelle notre puissance
la décadence aussi
la torture et les souffrances

On rend hommage au feu.
A sa puissance.
Et on se rappelle de notre place.

Notre place humaine n’est pas de dominer
Aux dieux je demande un peu de paix
A la montagne, un peu de courage
Au feu, la capacité de tenir sans m’effondrer
Je pleure avec eux. Je leur offre mes larmes.
Je chante leurs louanges.
S’unir pour ne pas périr.


Ici, la douceur
Et ici, l'enjeu de tout ce qui brûle dans le feu

Les offrandes à l'hiver, à ce que l'on laisse derrière soi
De la gratitude et puis les laisser flamber
Walmke, walmke brand. Signifier aux environs que nous changeons, que nous nous engageons dans une nouvelle voie. Les inviter à se transformer eux aussi. Appeler de nos vœux collectifs des jours meilleurs. Appeler de nos vœux collectifs le succès.
Ça me déchire le cœur.
Il n'y aura pas de jours meilleurs pour nous. Alors agissons comme les ancêtres que nous sommes; nous incarnons aujourd'hui les jours meilleurs que nous souhaitons à notre kinship de demain, notre descendance sous toutes ses formes, pas seulement humaine. Au sommet de la colline, nous sommes le feu qui éclaire à travers le temps. La perspective de demains plus harmonieux. La force pour nos ancêtres brûlées en exemple (1). Il faut que nous soyons le feu.
Il faut que nous soyons le feu.

Après cette écriture libre, je me demande…
Pourquoi soudain l’importance du feu?
Pourquoi l’incarner?
Pourquoi le transmettre?
Est-ce une valeur?

Et je pense…

aux torches d’Hécate. Elles nous montrent la ou les voies quand la confusion règne. Quand la terreur domine la nuit, elle est tourmentée par les apparitions dont les zombies se saississent. Les torches nous aident à réclamer (reclaim) la nuit. Elles nous aident à habiter la nuit. Elles nous apaisent lorsqu’on n’entrevoit aucune issue. Tout comme aux côtés de Perséphone remontant des Profondeurs, elles nous accompagnent quand nous nous engageons. Quand, à l’automne, nous retournons infiltrer les domaines mortifères, elles nous donnent le courage.

Pourquoi le feu?

Parce que l’activisme. Le courage. La force de ne pas avoir peur de mourir, de sacrifier, de se sacrifier, de se radicaliser, de disséminer, de se tenir maladroite sur les barricades, de s’échapper, de résister.

La force de se vider, de s’effondrer, de tout donner pour ce en quoi l’on croit. La force de persévérer. Ne jamais se résigner.

La force d’être les descendantes des sorcières qu’on a brûlées.
Et de ne pas craindre le bûcher.
La force de répliquer: vous aller voir comment *insérer une facette* sait mourir. (2)


Le feu, c’est la passion. Ce qui ne se résigne pas. Ce qui est prêt à tout perdre, à tout donner. Sans demi-mesure.

C’est la passion. Et la foi.
l’énergie, la persévérance.

C’est le signal sur la colline
C’est l’âme du foyer
C’est l’âme du monde, l’anima mundi, l’irrésistible force qui nous unit et qui nous détruit. Qui donne la vie. Et qui la reprend.

C’est le courage et c’est la témérité.

Ce sont nos entrailles. Nos tripes. Nos convictions. La rébellion.

C’est notre insoumission.
Effrontément frondeux·ses
Et par-dessus tout, c’est le courage dont nous manquons parfois.
C’est la radicalité inévitable pour combattre les extrêmes-droites
pour faire face à la haine
et à la déshumanisation

C’est la passion et l’engagement contre l’indifférence


Ici, au sommet de la Vieille Montagne, qu’est-ce que le feu du Tonnekensbrand? Quel est son sens en 2025? Qui est le feu?

Elle brûle, solaire, pour dissiper les brumes de l’hiver. Elle s’élève. Elle se réveille, la colline.

*reprendre son souffle*

et comme nous dansons
et comme nous nous éteignons
les cultes oubliés s'animent dans nos cœurs
et les Esprit du Lieu s'incarnent
comme nous dansons
et comme nous chantons

Mai 2025. Ecriture libre inspirée par le cours Wild Imagination. Exploring creative ecology.

Le Feu: la passion, le mysticisme, le travail énergétique ou sorcier, le cœur ouvert, ardent, engagé, vibrant. A la base, je le considère comme l’élément le plus flippant. Entre le concept de la rose mystique et l’énergie solaire de lieux que j’affectionne, je m’en rapproche, j’essaie de me trouver à l’aise avec cet éléments et d’allumer mon feu intérieur (d’autant que les signes de feu sont dans mes maisons 4, 8 et 12 dans mon thème natal). En fonction des transits astrologiques, le feu me soutient. Depuis le feux de tonneau pour célébrer la fin de l’hiver au sommet de la colline, je sens sa force.

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Ancêtre. Rétrécir / prendre de l’ampleur.

En période prémenstruelle et de lune sombre, je partage des notes prises dans mon carnet en mai.

La fatigue prémenstruelle s’installe. Je ralentis. 
Je me blottis en moi-même. Je n’ai pas attrapé les rêves au réveil. 

Je rétrécis pendant la période prémenstruelle. 
Plus vulnérable, je rétrécis mon environnement. Je me réduis afin de ne pas m’échapper. Ne pas m’écorcher. Ne pas m’emporter. 
Je me retiens. Tout est dans l’équilibre, dans le dosage.
Mais comment doser lorsque tu te dissous?
Il faut retrouver un peu de grâce. Revenir à l’essentiel. A l’échelle de ce qui est petit.

Je me rétracte sans me retrouver seule dans ce monde miniature. 
Je considère les distances que les ancêtres pouvaient parcourir à pied. Je suis à 15 km de la ferme à W. A 17 km du village O. 
Je sais… ne pas savoir… tempérer pour mieux me recentrer. 
J’essaie d’être au plus juste. 
C’est une question de justesse. 

Je cherche à me retrouver. Je ne fais que me diluer. Donne-moi un nom. Donne-moi un visage. Je suis dérangée. En dérangement. Évacuée. Donne-moi des idéaux. J’ai rêvé de cette contrée il y a 10 vies. Elle m’a accouchée aujourd’hui. Je me liquéfie. Rattrape-moi sur le rivage de la Dendre…
C’est la nuit. Les moyens-ducs dans le saule pleureur. Le sol pleure. Retiens-moi. Que je ne m’efface pas avec mes chagrins. 

Il y a des jours où tout est trop. Et je n’ai toujours pas récupéré mon visage. Je pratique l’écriture automatique car c’est là que l’on perd ma trace pour retrouver mes traces. En suivant mes empreintes, on me recompose. Je ne suis jamais seule. Je suis toujours multiple. On ne sait jamais qui est le je, qui est le tout, mais on sait que tout cela cache un nous. 
On se dérobe aux compréhensions. On s’exalte dans le désordre.
On est les empreintes, celleux qui les suivent, celleux qui les ont laissées, les vents et les pluies qui les emporteront, les océans qui les avaleront. 

De ces vies qui s’écoulent encore, dans les ruisseaux alimentés par les sources, dans les caniveaux nourris par les urines, dans mes veines,
De ces vies qui s’écoulent encore, 
Je préserve les sons
Je préserve les sens
Mon adn s’éteindra avec moi. Mais rien de tout ça n’est stérile. Je serai l’ancêtre bienveillante. Queer. Je ne serai dans le sol que tu fouleras. Peut-être la fourmi. Peut-être le rosier. 
Je serai et tu sauras me retrouver.
Comme nous le faisons depuis des siècles, depuis des millénaires
Comme nous nous aimons
Comme nous nous ensablons
Comme nous nous érodons
Et nous nous rassemblons pour former des abris
Des lieux refuges
Du répit et de la bienveillance
De la force et de la persévérance

Nous sommes les ancêtres révolutionnaires
Par choix pour par nécessité
Les ancêtres libérées
Les porteuses de Libération
Les semeuses d’espoir
Les récolteuses d’insoumission
Nous sommes les rêveuses et les porteuses
Inarrêtables, persévérantes, 
et toujours, toujours, 
bienveillantes!

10 de bâton. Tu n’as pas à prouver ta valeur

Tu en as tellement trop fait que tu as égaré la conscience de tes limitations. tu portes toujours plus. le sens du devoir et des responsabilités t’étouffe. même suffocant.e, tu t’obstines. tu veux prouver que tu en es capable. que t’es multitâche et fiable et puis dans le genre même-pas-mal, t’es carrément badass. 

tu as la puce intégrée “manager capitaliste”. normal:  le système nous fout une pression de ouf. sauf que ta valeur n’est pas déterminée par ta productivité. sauf que t’es pas une machine. ton corps, tes passions, tes relations. ce système exploite, tue, oppresse.

tu ne peux pas continuer à te faire ça à toi-même. même si ce qui te guide ici, c’est le désir, l’envie, l’art ou un autre truc alternatif, tu n’es pas à l’abri du burn-out. tu n’es pas loin de brûler toutes tes ressources. 

c’est pas parce qu’on vit dans un monde capitaliste qui se fiche de l’épuisement des ressources que les tiennes ne comptent pas. 

les prendre en compte, c’est résister, c’est exister.

Tu n’as pas à prouver ta valeur. tu n’as surtout pas à l’affirmer en tirant sur la corde.

Ce tournant est super chaud. c’est dur d’admettre que tu arrives au bout d’un fonctionnement. C’est galère de choisir s’il faut larguer tout le fardeau ou simplement choisir quelques bâtons, quelques projets, quelques activités qui te motivent. est-ce qu’il faut laisser tomber? est-ce que tu peux te faire épauler? est-ce que tu dois vraiment tout porter tout.e seul.e?

écoute-toi. écoute ton feu. fais taire ton besoin de réussir ou de cumuler. 

qu’est-ce qui compte vraiment ?

PS.

Je fais le tri dans mes archives de textes non-publiés. J’ai renoncé à les éditer et à les améliorer. Pas évident pour la perfectionniste mais… Leur place est ici, où ils pourront servir. Pas dans des carnets où ils pourraient pourrir.

Je publie ces interprétations tarot-poétiques en état, c’est-à-dire souvent un premier jet manuscrit que je me suis contentée de retranscrire – parfois à l’aide de la saisie vocale, ce qui explique les erreurs de mise en page, de ponctuation, etc.

Par rapport à des articles conçus pour le blog, ces archives seront aussi moins richement illustrées. Puissent-elles néanmoins trouver écho et vous servir!

Pour lire toutes les interprétations des cartes de tarot publiées depuis 2016 sur le blog, rendez-vous dans la section Cartographie du tarot.

Le Valet de Bâtons

La Page de Bâtons bouillonne. Iel se laisse emballer par l’invitation des élans créatifs: 
Viens jouer! Viens tester! Viens découvrir! Viens t’aventurer! Essaie! Essaie!
Iel ne ressent aucune peur. Les frissons d’excitation la galvanisent. Iel veut vivre! Iel veut bouger! Iel veut découvrir!

Dès l’enfance, certaines expériences nous forcent à réprimer notre créativité. Elles continuent d’entraver notre liberté par la suite:
On ne se sent pas légitime quand on veut essayer un nouveau médium, un autre instrument, une méthode. Quand on veut se laisser guider par le fun, une petite voix insiste pour qu’on “réussisse”. On se trouve ridicule quand nos instincts nous poussent à agir avec badasserie. Parfois, on est timoré.e. Pétrifié.e par les qu’en-dira-t-on. Avant tout, on est foudroyé.e par notre propre regard. Nos attentes nous pourrissent et on ne peut pas s’empêcher de se donner un objectif. On place la barre trop haut. Hors de portée. C’est comme si notre autosaboteurse intérieure se régalait à l’idée qu’on échoue. On n’arrive pas à s’exprimer en dehors de la compétition. Les vieilles brimades nous poursuivent.

Le Page de Bâtons, c’est le remède en nous! C’est l’énergie créative pure, brute, joyeuse. C’est l’amusement qui jaillit quand on explore, quand on exprime, quand on suit sa pétillance. Son époustouflance! Parce que, évidemment, la Page de Bâtons adore inventer: des mots, des chorés, des recettes,…  
C’est la part de nous qui ne doute pas. 
Et qui n’en a de toute façon strictement rien à faire d’échouer! 

C’est la créativité débridée. Pour le plaisir. Parce que ça veut sortir là-maintenant-tout-de-suite. Parce qu’on a le droit à cette euphorie. A cette légèreté. A cette insouciance. 
Le droit au plaisir. 

Tout l’attire. Tout pétille. Tout a le potentiel d’engager son attention. Tout a la capacité d’allumer sa flamme. Tout est étincelle. 
Iel est spittante*, vive, curieuse de tout.
Ouverte. Iel est la source d’une énergie créative que rien n’assèche.

Bon… bien sûr, iel est susceptible de se disperser. Iel peut papillonner d’une idée à l’autre. Sans jamais prendre suffisamment de temps avec une d’elle pour que l’étincelle se transforme en flamme.  Iel est susceptible d’être en proie à une agitation telle que son esprit ne parvient plus à faire le focus sur quoi que ce soit. Envahi.e par une fumée trop épaisse, son esprit risque de ne plus rien distinguer: ni l’étincelle, ni la flamme, ni l’incendie, ni l’extincteur,… 

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Disséquer le 3 d’épées. Rupture de communication

Le 3 d’épées, c’est la carte du coeur brisé. Néanmoins, elle est aussi nettement plus compliquée. Comme toutes les autres cartes… Donc: non ce n’est pas une carte négative. Comme toutes les autres cartes… Si elle se montre souvent dure, elle recèle aussi de facettes qui invitent au dialogue.

J’y ai repensé après ma dernière vidéo. Je vous montrais un début/brouillon de tarot dévotionnel dédié à Hekate. En le créant, les cartes numéro 3 dans les suites me sont apparus résolument tournées vers le collectif. Comment cela se traduit-il pour le 3 d’épées qui nous évoque souvent une déchirure intime?

Les 3 dans le tarot: ensemble c’est mieux

Quand je réfléchis au chiffre 3 dans chacune des suites, en particulier dans un optique queer, se dégagent: coopération, co-création, collaboration. Pour une réflexion transversale et numérale sur les quatre suites, je vous renvoie vers l’article Apprendre le tarot. Comment fonctionne le tarot. Il faut pas trop se creuser la tête pour voir schématiquement les liens entre mes mots-clés et les 3 dans les autres séries que les épées.

  • Le 3 de pentacles est sans doute le plus évident: c’est la force trouvée dans le collectif, dans l’interaction, dans la co-construction.
  • Le 3 de coupes évoque la joie d’être ensemble, le partage, les confidences et la confiance, les amitiés proches.
  • Dans le 3 de bâtons, je situerais plus la magie de la co-création dans des domaines moins tangibles: quand tout se met à vibrer à l’unisson en soi et qu’on se lance dans la création de quelque chose, quand on a l’impression que l’univers est derrière nous pour donner vie à nos visions créatives,…

L’élément Air, la communication

Le 3 d’épées, quant à lui, souffre d’une conception trop restreinte. Si on l’associe à une rupture (sentimentale) ou à la douleur vive d’un abandon, on peut passer à côté de la source de cette situation de détresse, qu’il traduit pourtant: une déconnexion et des difficultés à communiquer. Mais oui! L’air de la série des épées, c’est le mental, bien sûr. Dans le système du Rider-Waite-Smith, c’est aussi le chagrin. Mais, l’air, c’est avant tout la communication.

On va rester dans le schématique pour le prochain paragraphe. Je compte sur vous pour ne pas oublier que quand je parle d’un signe astrologique, c’est bien du signe dont je parle (qui est à tout instant quelque part dans le ciel et donc assurément quelque part dans chacun de nos chartes astro), il n’est pas question de généralités au sujet des personnes qui auraient leur soleil natal dans ce signe.

En astrologie, l’air de la balance (le signe parfois associé au 2, au 3 et au 4 d’épées) se concentre sur la justice, l’équilibre et la communication dans les relations interpersonnelles. L’air du verseau va au-delà, au point qu’on le qualifie en astrologie moderne de signe transpersonnel. C’est l’air de l’intelligence, de la logique, du raisonnement. Gouverné par Saturne en astrologie traditionnelle, il appréhende les limites pour les dépasser, pour réfléchir au-delà des cases, des murs et des frontières. De là, sans doute, son association à Uranus en astrologie moderne: il serait alors novateur, idéaliste, toujours au taquet pour remettre en question l’ordre établi. Enfin, l’air du signe mutable des gémeaux est le plus communicateur. Sous l’égide de Mercure, il devient messager. Il rassemble et disperse les informations. Avec lui, les connaissances circulent, de préférence enrobées dans de belles histoires. Moulins à paroles, les gémeaux mettent en lien, iels réseautent, iels connectent voire iels négocient, iels trompent, iels jouent. Dans le tarot, associés aux 8, 9 et 10 d’épées, iels tournement aussi en véhiculant leur version, parfois biaisée, toujours dramatique, de la réalité.

Le 3 d’épées, trêve de communication

Quelle clé l’approche communicationnelle nous livre-t-elle pour le 3 d’épées? Comment ces 3 épées s’allient-elles à mes mots choisis pour les 3, coopération, co-création et collaboration?

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2 de bâtons – le tarot en mots-clés

faire le point, faire le tri entre deux (ou plus) options avant de se lancer: d’où on vient et où on va, ce qui est superflu et ce qui nous parle vraiment, l’originalité et la conformité, le passé et le futur, le besoin d’introspection et la nécessité d’agir dans le monde, notre environnement direct et le monde plus large, notre travail et nos engagements…

prendre des décisions, balayer le champ des possibles, être désireux-se d’aller de l’avant, être prêt-e, être sur le point de passer un cap, changer soudainement de cap, être désorienté-e, se réorienter

chercher sa voie, (re)trouver sa puissance, douter et (se) faire confiance, se sentir capable, agir en accord avec ce sentiment

tarots: white numen, spacious, numinous, our tarot

(cou)rage, détermination, combattivité

suivre son cœur même quand on est distrait-e par une foule de possibibilités

vision d’ensemble, bilan, explorer ses perspectives, faire le tri, prendre la mesure du chemin parcouru (par soi ou par d’autres), évaluer le chemin à parcourir

(in)décision, ne pas savoir sur quel bâton danser, (dés)équilibre, harmoniser, prendre conscience de son potentiel et gérer son énergie pour le réaliser

élargir ou élaguer son champ de vision, observer les options avant de prendre une direction, évaluer une situation, ses désirs, ses projets, son équilibre

expectative, considérer ses options, élargir le champ des possibilités, phase d’observation, devoir faire preuve de patience

tarots: this might hurt, next world (mod), slow holler, white numen new chapter, gentle, dark goddess

insatisfaction, rêver de changement, chercher à sortir de sa zone de confort, besoin d’aventures, plonger dans l’inconnu (en gardant conscience d’où on vient, de ce qui nous permet de le faire)

pause, suspens, attente, ennui, blasé, agitation, retenue, peur de se lancer, manque de confiance en ses projets, prendre le temps de trier, j’y vais ou j’y vais pas

potentialités et réalisme, contempler ce qui est faisable, trier, tâtonner

tester des pistes d’action, rêver, donner corps à ses rêves, brainstormer, (bullet)journalling, préparatifs, imaginer un plan d’action

envisager/débroussailler les prochaines étapes, se projeter dans un rôle nouveau, innover, prendre des initiatives pour faire advenir une vision, se projeter, curiosité, s’interroger sur un projet potentiel, rassembler ses forces

tarots: wild unknown, modern witch, zillich, my garden, guided hand, tarot of the divine

faire preuve de reconnaissance, de gratitude, de fierté quant à notre parcours avant de poursuivre, être sur la bonne voie et devoir persévérer/affiner/préciser
devoir sacrifier quelque chose avant de poursuivre, devoir laisser quelque chose derrière soi pour faire de la place pour une passion

l’entre-deux, être sur le seuil, portail, envisager une transition, créer un pont, accepter d’être présent-e dans l’entre-deux, liminalité, à l’aube d’un voyage

devoir faire le choix entre deux bâtons, se positionner entre deux polarités, prendre les premières décisions d’un long processus, créer des ponts, faire le lien entre plusieurs centres d’intérêt

Le coucher du soleil, le premier croissant: entre chien et loup

Entre chien et loup
Ne pas vaciller
Rester
Ressentir

Entre chien et loup
D’abord trier
Puis
Laisser venir

Avant l’étreinte du sommeil
Le jour s’attarde
La terre tourne
Le soleil coule
La nouvelle lune apparaît
Derniers aboiements

Néoménie, j’ai laissé hier aux vagues du soleil couchant. Je vais me coucher. Je vacille dans le sommeil. Noumenia, Hekate Artemis porte ton croissant sur le front. Elle allume Vénus, gracieuse étoile du soir, au bout de sa lance. Tu vises. Je m’en remets à tes desseins. Je m’endors. Ton conseil me berce. L’armoise allume mes rêves.
Nous sommes louves.

L’animisme: réenchanter le rapport au monde

Manifeste pour un animisme féministe

Nos sens savent. Nos sens comprennent. Nos communautés (se) soutiennent. Autour de nous, les vies fourmillent sous diverses formes. Plus encore : les plantes, les pierres, les ancêtres, les déités, tout cela s’exprime, accueille, rage, attire, rejette. On va à la rencontre de ce fourmillement. De la beauté comme de la monstruosité. On suit nos sens, en ce compris ceux qu’on n’a pas appris à utiliser. On croit nos frissonnements.

L’Invisible a été mis au ban de nos sociétés rationnalisées, capitalistes, vidées. On renoue. On le valorise. On (re)trace des cosmologies dont l’humain-e n’est pas au centre. On observe les schémas et on les respecte. Tout comme là-haut, aussi ici-bas. Tout comme en nous, aussi au dehors. Nos pratiques oraculaires consistent à mettre en lien. Les résonnances emplissent notre vision du monde.

Lire la suite « L’animisme: réenchanter le rapport au monde »

Pèlerinage du Solstice d’été

Venez, venez, je vous emmène dans mon Pèlerinage de Solstice d’Eté ☀️ Dans ce voyage en vidéo, j’explique comment se déroulent mes promenades ou pèlerinages animistes/polythéistes, comment le tarot m’accompagne dans ces aventures et dans mes interactions avec mon environnement en général. ⛲ En se baladant dans la vallée de la Woluwe et des sources qui l’entourent, on danse dans les espaces entre la matière et la spiritualité. On célèbre leur rencontre. Il y a des définitions, des réflexions, des signes, du folklore,… Il y a des arbres, des plantes, des ancêtres,… Et puis, évidemment, le tarot s’étire comme un fil rouge tout au long de notre pèlerinage.

Texte rédigé en fin de pèlerinage:

Baisers sur mes joues, comme les torrents d’un autre temps
Les trésors se déversent dans le ruisseau puis dans l’étang
Les contes d’un autre étang se dissipent dans l’Inconnu

Poursuivre, il le faut
Déterrer les lignées, les replanter

Agir, il le faut
Sentir la terre, honorer le sol
Aider les lignées à pousser

Tu sens les histoires sous tes pieds
Ta voûte plantaire te transmet
la course des ruisseaux
même voûtés

Planter dans la terre
Les messages des Ancêtres
Leur grâce

Poursuivre, il le faut
Les sources redéfinissent la course de l’eau

Je suis le ruisseau
Je suis le canal, le ruisseau
De la source à la mer
Je transmets

Tu envoies puis disperses
Je transmets

Il faut vénérer les sources car on leur doit la sagesse
L’océan car on lui doit l’immensité
La force de recommencer
De poursuivre
Puisqu’il le faut

Il faut faire le trajet
De la source à la mer
Planter nos lignées sur les berges
Auprès des saules et des peupliers

Il faut la drève
Démultiplier la liminalité
Il faut de l’amour

Cycles, lignées, des trésors qui ruissellent le long de mes joues

Il faut se donner
Au fil de l’eau
Et planter, planter
Déterrer et planter

Les lignées n’ont pas oublié
ce que les généalogies ont effacé
Les lignées qu’on retrace au fil des sources
– Quelles sources?